Sortie en salle de “Nous trois ou rien” (2015) de Kheiron

Avec Nous trois ou rien, Kheiron signe un premier long métrage maîtrisé, à la fois autobiographique et universel. Le film s’inspire de l’histoire de ses parents qui est aussi la sienne, – comme l’indique le titre qui scelle le destin d’une famille à travers le père, la mère et l’enfant.
Kheiron y tient le rôle de son propre père, Hibat, né à Dezfoul au sud-ouest de l’Iran. L’étudiant en droit par ses engagements connaîtra les prisons du Shah dans les années 70, la Révolution en 79, l’exil dans les années 80, enfin, la vie en France comme directeur d’un centre social et culturel à la Cité des poètes à Pierrefitte dans les années 90.

Ce sont ces différentes étapes que retrace le film mêlant comédie et drame en gardant toujours un équilibre entre ces deux pôles. Si deux parties constituent le film, la réussite indéniable de Nous trois ou rien est d’éclairer l’une par l’autre pour définir un idéal commun celui du « vivre ensemble » que ce soit en Iran ou en France : « Tout le monde a une histoire, dit la voix de Kheiron, mais c’est désormais ensemble que nous devons en écrire une nouvelle».

Si le film est inoubliable, il le doit à son histoire qui résonne avec l’actualité la plus brûlante autant qu’au jeu de ses acteurs. Le casting est surprenant mais judicieux : outre Gérard Darmon en patriarche inquiet, on retiendra surtout l’interprétation de Leila Bekhti dans le rôle de Fereshteh dont la justesse éblouit d’un bout à l’autre. Par la musique et des mots en persan entendus par intermittences, Nous trois ou rien parvient à faire passer avec bonheur un humour et une mélancolie iranienne.

Cinéma(s) d’Iran est heureux de s’associer à la sortie de Nous trois ou rien en offrant 20 places aux premiers membres de l’association qui nous écriront à l’adresse: contact@cinemasdiran.fr